Simba est un chat européen mâle castré de 5 ans, présenté en consultation de dermatologie pour un léchage compulsif observé par sa propriétaire depuis plusieurs mois.
Il vit en maison avec un autre chat qui n’a aucun symptôme cutané et n’a accès qu’à un petit balcon. Il accompagne tous les week-end ses propriétaires à la campagne dans une maison secondaire.
Simba est nourri avec des croquettes de gamme vétérinaire et des friandises de temps en temps. Il est vermifugé et vacciné correctement. Les deux chats sont traités contre les puces et les tiques 3 fois par an avec des pipettes.
Depuis 8 semaines, les propriétaires rapportent un comportement changé, un caractère anxieux, un léchage très appuyé principalement localisé au dos et des vomissements occasionnels contenant des poils. Sur le plan général, il va très bien et a très bon appétit.
A l’examen cutané, on observe une dépilation massive au niveau du dos associée à des croutes de petites tailles qu’on sent au toucher. La palpation du dos est dérangeante pour Simba et le pelage semble piqué, cassé.
Un examen du brossage au microscope permet de mettre en évidence de très nombreuses déjections de puces très rouges, parfois non fragmentées, témoignant d’un passage de parasites très récent.
Compte-tenu de l’historique, l’examen cutané et le résultat des examens complémentaires, le diagnostic est posé : Simba est allergique aux piqures de puces.
Les puces sont des parasites se nourrissant de sang par piqûre. Elles ont un cycle particulier qui se fait majoritairement … dans nos maisons ! Une femelle adulte pond environ 30 œufs par jour, qui évoluent larves mobiles se déplaçant dans des endroits à l’abri de la lumière (tapis, plaintes, parquets, supports de couchage). Ces larves donnent ensuite un cocon, forme de résistance de la puce, qui tisse autour d’elle une coque qui la rend résistante aux différentes spécialités antiparasitaires. Cette dernière forme peut rester en latence dans un environnement pendant plus de 6 mois avant d’éclore.
C’est pourquoi, nos animaux de compagnie doivent être traités toute l’année contre ces parasites.
Lorsqu’un chat est allergique aux puces, il ne tolère aucune piqûre. Chez eux, lorsque la puce se nourrit de sang, elle injecte une salive très allergisante qui va déclencher une réaction immunitaire vive et des démangeaisons caractérisées ici par un léchage sévère.
Les symptômes peuvent varier d’un individu à l’autre : démangeaisons de la face et du cou, rougeurs, croutes, plaies, dépilations du dos, du ventre, des cuisses…
Lorsque plusieurs animaux sont présents, il faut tous les traiter, même ceux qui ne présentent pas de symptômes. Le traitement antipuce se fait aujourd’hui par pipettes (efficacité 1 à 3 mois) ou par comprimés.
Parfois, le recours au traitement de l’environnement peut être conseillé en particulier pour les maisons secondaires, souvent source de recontamination.
Malgré ces traitements, la lutte contre les puces peut être laborieuse car ces parasites ont un cycle très rapide et chaque adulte pond entre 30 et 40 œufs par jour.
Le pronostic est bon même si les rechutes sont possibles lors de réinfestation et/ou d’arrêt des traitements antiparasitaires.
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